Notre Dame du Mont Carmel, une ancienne dévotion

Ce vendredi 16 juillet, l’Eglise fête Notre-Dame du Carmel, une ancienne dévotion qui trouve ses racines dans l’Ancien Testament.
Cette dévotion mariale, et c’est un cas unique, plonge ses racines neuf siècles avant la naissance de la Vierge Marie.
C’est le Premier Livre des Rois qui raconte l’histoire de Notre Dame du Mont Carmel. Après trois ans de sécheresse, Dieu déclenche la pluie en Israël. Le prophète Elie, alors qu’il demeurait sur le Mont Carmel, eut la vision d’une nuée blanche montant de la mer, portant avec elle une pluie providentielle pour la terre d’Israël (1 Rois 18).
La Tradition y a vu l’annonce prophétique du mystère de la Vierge et de la naissance du Fils de Dieu. Dès le premier siècle, des ermites, voulant suivre l’exemple des prophètes Elie et d’Elisée, se retirèrent sur le Mont Carmel et y construisirent une petite chapelle consacrée à Marie.

L’ordre des carmes menacé de disparition

La communauté prit de l’importance, au point de se constituer en ordre religieux au XIIe siècle, qui fut placé sous le patronage de la Vierge Marie. La conquête de la Palestine par Saladin (prise de Jérusalem en 1187) entraina la fuite des moines vers l’Occident, et fit craindre la disparition pure et simple de l’ordre.
Mais à l’aube du 16 juillet 1252, la Très Sainte Vierge Marie entourée d’une multitude d’anges, environnée de lumière et vêtue de l’habit du Carmel apparaît à saint Simon Stock, supérieur général de l’Ordre des Carmes.
Sur cette montagne côtière surplombant la mer Méditerranée, à côté de la ville de Haïfa, en Terre Sainte, le Vierge Marie présente le scapulaire, pièce d’étoffe marron, comme un « privilège que j’ai obtenu pour toi et les enfants du Carmel. Celui qui mourra revêtu de cet habit sera sauvé, il ne souffrira jamais des feux éternels. C’est un signe de salut. Une sauvegarde dans les dangers, un gage de paix et d’éternelle alliance. »
Soixante-dix ans plus tard, Notre-Dame apparaît au pape Jean XXII avec la promesse du salut pour tous ceux qui porteraient le scapulaire à l’heure de leur mort. De Saint Louis au pape Jean-Paul II, innombrables sont ceux et celles qui ont voulu, en portant le Scapulaire, mettre leur vie chrétienne et leur destinée éternelle sous la protection de la Reine du Carmel.
Le 17 juillet 1274, le Concile de Lyon vote la préservation de l’ordre du Carmel; les moines, voyant dans cette décision la réponse de la Mère de Dieu à leurs prières, décidèrent alors de fêter Notre-Dame du Mont Carmel le 17 juillet de chaque année, en signe de reconnaissance envers la protection maternelle de leur sainte patronne.

ND du Carmel et les Papes

« Mère, aide-nous à conserver des mains innocentes et un cœur pur, à ne pas mentir et à ne pas médire sur notre prochain. Nous pourrons ainsi gravir la montagne du Seigneur et obtenir sa bénédiction, sa justice et son salut » : c’était le tweet du Pape François, à l’occasion de cette fête chère à de nombreux fidèles. En 2013, à l’occasion du chapitre général de l’Ordre des frères de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel, le Souverain Pontife évoquait les fruits de cette tradition spirituelle : « le témoignage du Carmel dans le passé appartient à une tradition spirituelle profonde qui s’est développée dans une des grandes écoles de prière. Elle a aussi suscité le courage d’hommes et de femmes qui ont affronté les dangers et même la mort. Souvenons-nous simplement des deux grands martyrs contemporains : Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix et le bienheureux Titus Brandsma », avait-il alors déclaré.
Le Saint Pape Jean-Paul II, qui portait lui-même le scapulaire ainsi qu’il le confia lui-même à plusieurs reprises, écrivit à ce propos : « le port du scapulaire signifie un style de vie chrétienne tissée de prière et de vie intérieure », c’est « un vêtement qui évoque d’une part, la protection continuelle de la Vierge Marie en cette vie et dans le passage à la plénitude de la gloire éternelle ; de l’autre, la conscience que la dévotion envers elle doit constituer un ‘uniforme’, c’est-à-dire un style de vie chrétienne, tissée de prière et de vie intérieure ».