Adoption définitive à l’Assemblée nationale du projet de loi relatif à la bioéthique

La loi de révision des lois de bioéthique a été votée par l’Assemblée nationale le 29 juin 2021.

DECLARATION DE MGR ÉRIC DE MOULINS-BEAUFORT, ARCHEVEQUE DE REIMS, PRESIDENT DE LA CONFERENCE DES EVEQUES DE FRANCE

Malgré plusieurs années de débats, une logique s’est imposée qui fait de la dignité de l’être humain une valeur à géométrie variable. Le « large consensus » voulu par le Président de la République n’existe pas et l’on voit triompher une volonté idéologique malgré de nombreuses alertes – parfois de simple bon sens- exprimées par nos concitoyens.
Le socle de la « bioéthique à la française » dont notre pays était si fier est gommé : la dignité propre à tout être humain – petit et grand – n’est plus le point focal.
Face à cette loi, les évêques de France continuent de manifester une grande inquiétude et adressent un appel.
Maintenant que la loi de notre pays autorise de nouvelles transgressions, il importe plus que jamais que chacun trouve les moyens de la vigilance et d’un discernement personnel afin de faire ses choix en pleine conscience de ses conséquences éthiques.
La satisfaction d’un besoin -même légitime-, le principe d’égalité, les besoins de la recherche scientifique, la peur du handicap ne peuvent justifier qu’on traite l’être humain comme un matériau manipulable et éliminable.
Si la loi dit le droit, elle ne dit pas le bien. Ce nouveau cadre législatif fait sauter de nouvelles digues éthiques et renvoie chacun, plus que jamais, à sa responsabilité personnelle.

DECLARATION DE MONSEIGNEUR DOMINIQUE REY

Les sujets bioéthiques passent et se ressemblent. Les catholiques pourraient avoir la tentation du découragement face à un processus législatif qui semble inéluctable : progressivement, sont balayés tous les repères anthropologiques et éthiques, à propos de la procréation et de la filiation.
Pourtant, une voix, celle du Christ, nous rappelle que la vérité ne se négocie pas ; et que notre devoir de chrétien nous engage à défendre la vie qui est un don de Dieu et qui constitue un pilier fondamental de toute société humaine.
Les bouleversements qu’entraînent la nouvelle révision de loi de bioéthique sont profondément graves : procréation médicalement assistée pour toutes les femmes, sans raison médicale ; chimères homme-animal ; embryons transgéniques ; « bébés-médicaments ».
Les transgressions éthiques vont toujours plus loin en méprisant le droit de l’enfant à la vie et à pouvoir disposer d’un père et d’une mère. La condition humaine est ainsi remise en cause, la science faisant définitivement plier l’éthique en refusant le respect de la fragilité. Notre société ainsi se déshumanise : l’homme devient un objet, la manipulation du vivant répond à des critères économiques, et suit des revendications individuelles.
Avec l’élargissement de la PMA et son cortège de folies génétiques, ce dernier texte voté par l’Assemblée nationale, fait dériver notre société vers la marchandisation du vivant et la déshumanisation.